Aujourd'hui, je regarde mes jambes, pleines de bleus, et je me dis que je vis. Il n'en fut pourtant pas toujours de même. Revenons cinq ans en arrière : après vingt-sept jours de coma causé par une chute de cheval, je reviens à la vie. Avec tous les inconvénients que cela comporte: ma vision s'est dédoublée, le côté gauche de mon corps reste impitoyablement figé, alors que le droit danse une sarabande incontrôlée, victime de tremblements intempeshow morestifs. Mais la vie continue (ou plutôt… recommence) et jour après jour je m'accroche pour remonter la pente. Petit à petit, je découvre un nouveau monde, un nouveau corps, de nouvelles références et je me glisse, non sans difficultés, dans la peau d'une nouvelle Mélanie. J'ai traversé des déserts et gravi des montagnes pour un jour, enfin, me retrouver à nouveau à cheval. Gravir des montagnes est bien plus qu'une simple métaphore pour évoquer mon parcours depuis l'accident, ma lutte, ma convalescence. C'est en effet en me rendant dans un refuge de haute altitude, la Cabane de la Dent-Blanche dans le Val d'Hérens, que j'ai pu prendre réellement conscience de toutes les épreuves que j'ai eu à traverser lors de ma rééducation.