Ludwig Hohl est un écrivain suisse alémanique rare nimbé d’une aura de légende. On pense d’abord au vieil homme mort à Genève en 1980, à l’âge de 76 ans, où il a vécu en solitaire, retranché dans un sous-sol, pendant plus de quarante ans. Râleur, pilier de comptoir, irascible, pathétique, il a nourri sa vie durant, jusqu’à plus soif, une intarissable révolte adolescente. Il y a l’homme et sa légende noire et il y a l’œuvre, exigeante et d’une soshow morembre beauté. Ludwig Hohl incarne, à sa manière, une figure de l’écrivain maudit à la limite de la caricature : pauvreté et solitude, autant subies que choisies, en gage d’une œuvre littéraire sans concession.